AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-20%
Le deal à ne pas rater :
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, 144 Hz, FreeSync ...
399 € 499 €
Voir le deal

Partagez
 

 L'ART DE PERDRE

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage


Ingrid


Ingrid
Le Chat de Cheshire

AVATAR : ROMY SCHNEIDER

L'ART DE PERDRE Empty
MessageSujet: L'ART DE PERDRE   L'ART DE PERDRE EmptyDim 28 Oct - 11:40



prénom nom
- quote, citation, parole, phrase à écrire ici -

- nom et prénoms : écrire ici. - âge, date et lieu de naissance : écrire ici. - nationalité et origine(s) : écrire ici. - emploi et/ou études : écrire ici. - statut civil : écrire ici. - orientation sexuelle : écrire ici. - situation financière : écrire ici. - à twin peaks depuis : écrire ici. - traits de caractère : écrire ici, huit minimum. - groupe : écrire ici.

(this is a damn cup of coffee)
Ici, vous nous parlerez de votre personnage en tant que rêveur. Vous pourrez y développer son plus beau rêve, mais aussi le plus atroce de ses cauchemars. Inspirez-vous du groupe dans lequel votre rêveur sera inclu. Un minimum de dix lignes est attendu.
Seconde possibilité, plus classique, celle de nous indiquer un minimum de dix anecdotes/habitudes, afin de mieux nous renseigner sur votre personnage.

(the owls are not what they seem)
Le fils qui a pris forme dans son sein, elle n'a jamais réussi à l'aimer correctement. Elle se cherche dans les traits de son visage mais n'y voit qu'une pâle copie de son mari. Le fœtus qui grandit en elle, elle a d'abord imaginé qu'il s'agissait d'un cancer ou d'une tumeur qui grossissait dans son corps. Quand elle a finalement accepté la possibilité d'accueillir la vie dans son ventre, elle aima la toute petite chose d'un amour si intense qu'elle se consacra entièrement à son devoir de mère pendant les premières années. Le manque d'attention de son mari envers elle, elle le transforma en un amour étouffant pour ce fils, dans les bras de qui elle pleure encore son désarroi d'avoir perdu sa jeunesse. Elle cru pendant longtemps que ce fils remplacerait le violoncelle, sur lequel elle faisait vibrer sa rancœur.

- Depuis quand es-tu devenue si méchante ?
- Moi-même, je me le demande.

Le nouveau né dans les bras, la femme devient une icône, celle de la madone, ou de la vierge à l'enfant. La pureté vient avec l'enfantement. Elle chérit son fils comme jamais, et le lui dit. Et même quand il hurlait dans la nuit, elle accourait le voir dans sa petite chambre pour le bercer, ou lui donner le sein. Son mari lui répétait que c'est le rôle de la nourrice d'élever leur fils, qu'elle ne l'aidait pas en répondant à tout ces caprices. Mais ce gosse, c'était son gosse, son enfant, son bébé qu'elle a porté en elle pendant neuf mois. C'est un morceau d'elle qui est tombé de son corps. Elle n'a jamais été aussi possessive qu'avec son enfant jusqu'au jour où il a eu quinze ans.

Elle a peur de ne plus être regardée, aimée, désirée. Nous ignorons ces femmes qui, passé la quarantaine, deviennent périmées, qui souffrent de voir leurs maris lorgner sur de jeunes adolescentes alors qu'ils refusent continuellement de les toucher. Qu'est ce qui est plus dur que de passer la moitié de sa vie à ne plus être désirée ? Dans le lit conjugal a émergé une frontière physique, en pierre et en ciment, qui sépare les corps des deux époux. Quand l'un couche dans les draps du lit conjugal, l'autre s'abandonne dans les bras d'un amant. Ils se sont lancé dans un jeu de dupe, un jeu fait de mensonges et de mépris, qui alimentent les rumeurs des mégères. Le mari apprécie la naïveté des jeunes filles en fleurs, alors qu'elle se réconforte d'être toujours désirable dans les bras de ces jeunes gens en mal de mère. Elle abuse de son pouvoir sur ses élèves, profite de son aura de professeur pour les charmer. Elle pioche ses victimes dans les jeunes musiciens du conservatoire, dans les copains de son fils qui viennent lui rendre visite à la demeure. Elle aime voir dans leur yeux un peu d'admiration et de dévotion.

Dans les bras de ces hommes aux mots écorchés, elle cherche à être souillée. Qu'il la prenne à l'entrée du bois, ou dans les toilettes d'un bar miteux, elle se laisse baiser comme une chose insignifiante et se rhabille sur sa honte et ce désir d'humiliation. Lorsqu'ils la traitent de chienne, de salope, de sorcière, de pute, elle acquiesce sans rien dire, prenant les coups qu'on lui donne dans son corps serpillère. Elle se couche sous ces corps qui la dégoutent, acceptant le temps d'une nuit d'être salie par le sperme qui coule de leurs verges gonflées.

Madame rêve d'artifices
De formes oblongues
Et de totems qui la punissent

Dans la boue, le sang ou le caniveau, Madame accepte la punition.

- Je t'emmerde.

La bouteille de vin blanc à la main, le verre à pied dans l'autre, elle fait tourner son mépris et y noie sa haine pour son mari, son fils et elle-même. Le mot « honte » vole dans l'air, au dessus de leur tête, comme des milliers de couteaux aiguisés prêt à découper la chaire affermie d'une bête nouvellement assassinée. Elle se demande pourquoi ne l'a-t-il pas tué avant, qu'elle en finisse avec ces remords et ces regrets qui la tourmentent depuis tant d'années. Pourquoi n'a-t-il pas posé ses mains autour du cou gracieux de sa femme, celui qu'il n'a jamais caressé par affection mais par convention, serrant de toute ces forces jusqu'à ce que son visage devienne rouge carmin et que ces yeux disparaissent derrière le voile noir ? Peut être est-il trop lâche pour assassiner la mère de son hériter ?


* * *


- Tes yeux sont toujours au bord des larmes, lui disait son professeur de musique, c'est ce qui fait chavirer tout un public. Où s'en est allé cette émotion ?

Sur le violoncelle pleurent les notes de musique, et sur les joues d'Ingrid, ce sont des flots de larmes qui coulent à n'en plus finir. Ces larmes si longtemps contenues au bord des yeux, et au bord du cœur, se sont mises à tomber dès les premiers notes. La jeune fille au chignon de danseuse a fait valser l'instrument dans ses bras sur la petite scène du conservatoire. Et Madame, son mouchoir à la main, a couru vers la sortie, vers la fin de sa vie.
Sous ses mains de madone, la femme-enfant devient si légère. Sa peau de lait est si douce que les peines de Madame s'effacent. Elle embrasse son corps si pur pour épouser un peu de sa virginité et de son innocence.

Pendant de longues minutes, dans un silence de plomb, elle enlace ce petit corps, qui lui offrira, peut être, l'absolution.

Il est question d'une femme qui a fait de nombreuses concessions dans sa vie, qui s'est écroulée lorsqu'elle a compris que les choix qu'elle avait fait étaient les mauvais, et qui cherche désormais une rédemption.

Revenir en haut Aller en bas
 

L'ART DE PERDRE

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
AU PAYS DES MERVEILLES :: FIRE, WALK WITH ME :: One chants out between two world-